Aujourd’hui, nous allons aborder le thème de la préparation mentale. Vous avez déjà tous entendu à la télévision, à la radio, sur les réseaux sociaux ou encore votre entourage parler du mental et de son importance, un sujet très à la mode et très mystérieux à la fois. Souvent, le mental est invoqué comme raison quand il s’agit d’échec, de contreperformance ou d’abandon. Vous connaissez, les petites phrases comme « On a perdu parce qu’on n’a pas de mental ». Le manque d’explication rationnelle tactique, technique ou physique alimente cette accusation pointée en direction du mental. Mais, au fait, c’est quoi le mental ? Est-ce qu’il y a des personnes qui en serait dotées et d’autres non ?
Le mental est plus complexe qu’il n’y paraît. Pour l’imaginaire collectif, le mental se résume à ne pas baisser les bras, à rester digne en toute circonstance et dans l’adversité en étant fort dans sa tête. Il y a donc, ici, une dimension psychique, c’est-à-dire centrée sur l’esprit et la pensée uniquement.
Hors, le mental est une problématique qui englobe aussi le ressenti. Les sensations corporelles (chaleur interne, muscles tendus, tête lourde, mains moites etc…) sont des réactions liées à l’état de notre mental.
Le corps et l’esprit font partie du même système. Pour faire simple, quand notre corps se tend et que nos muscles se contractent, nos pensées ont tendance à se tendre également. Et inversement. Le corps et l’esprit sont donc liés.
Le langage du corps a une importance considérable pour agir sur l’esprit. Par exemple, si vous vous dites que vous n’avez pas la pression mais que votre corps est très tendu, c’est que certainement vous vous mentez à vous-même.
Revenons à nos moutons ! Alors qu’est-ce que le mental ?
Le mental est une somme de plusieurs éléments, nous allons les voir ensemble.
1. Les croyances
Nous avons tous une perception personnelle de la réalité façonnée par nos propres filtres (culture, éducation, neurologie). Notre réalité est donc subjective et les simples croyances qui en découlent deviennent des vérités absolues. Nos quotidiens et ses aléas renforcent ou affaiblissent nos croyances.
Le fait de générer des croyances a pour effet de nous bloquer et de nous empêcher d’avancer. On les appelle les croyances limitantes. Par exemple, qui ne s’est jamais dit qu’il n’était pas capable de réaliser telle ou telle chose et de se persuader de son incapacité absolue ? Difficile de se débarrasser de ces croyances lorsqu’elles sont ancrées en vous.
Heureusement l’esprit est bien fait ! Nous avons aussi accès à des croyances d’un autre type, dites ressources. Elles vont vous convaincre que vous êtes capable de réaliser des projets et de réussir. Il faut donc s’appuyer sur ces ressources lorsque vous doutez.
Les sportifs connus pour leur capacité à avoir du mental ont tendance à puiser plus facilement dans leurs ressources, alors que les autres se focalisent sur leurs limites.
2. Nos expériences passées ou vécues
Notre mental est aussi influencé par notre vécu. Les expériences passées jouent un rôle dans notre manière de penser et d’agir.
L’imagerie mentale est la capacité de se souvenir d’expériences passées et d’en ressentir les bienfaits ou les méfaits. Si vous vous remémorez des souvenirs agréables de vos dernières vacances, vous sentirez votre corps de détendre.
En préparation mentale, vous allez puiser dans des expériences agréables pour vous installer dans un état de confiance totale avec un langage corporel positif, qui aura pour effet de conditionner votre esprit de la meilleure des façons.
3. Les messages contraignants ou drivers
Les messages contraignant sont des petits messages que nous nous imposons au quotidien. Ces petites obligations guident notre vie.
Les 5 messages récurrents sont : sois parfait, sois fort, fais plaisir, fais un effort, dépêche-toi.
Ces messages ne sont pas nécessairement négatifs car ils peuvent nous permettre de donner le meilleur de nous-même en toute circonstance. Mais ils peuvent aussi nous créer une éternelle insatisfaction, nous mettre une pression nocive constante et nous rendre malheureux.
En préparation mentale, les coachs et leurs clients travaillent sur des messages parfois plus permissifs afin de s’accorder des moments de lâcher prise et canaliser la pression. Savoir lâcher prise n’est pas une faiblesse, c’est une condition à la performance sur la durée.
4. La gestion émotionnelle
Par définition, une émotion est une réaction instinctive et donc difficilement contrôlable. Ici, le bu n’est pas de contrôler ou de nier ses émotions.
L’idée est d’accueillir les émotions comme elles sont et de les comprendre afin de mieux appréhender les sentiments associés. Une émotion provoque un sentiment et ce sentiment est différent d’une personne à l’autre. Par exemple, pour certains, la peur provoque un état d’anxiété et une perte totale de ses moyens. Pour d’autres, la peur est juste un signal d’alarme pour se protéger et donner le meilleur de soi pour « survivre ».
Un coach va donc aider son client à mieux comprendre tout ce qui se cache derrière ses émotions et les sentiments qui en découlent. Ils pourront trouver ensemble des solutions saines et adaptées pour mieux appréhender et réagir à ses émotions.
5. L’estime de soi
L’estime de soi est un socle de la préparation mentale. Elle est composée de 3 piliers : l’amour de soi, la confiance en soi et l’image de soi. L’idée est de créer un équilibre entre ces 3 piliers.
Une personne avec une bonne estime d’elle sera mieux gérer les critiques parce qu’elle sait ce qu’elle vaut quoi qu’il arrive. Ce n’est pas des louages ou des critiques qui vont lui faire perdre le nord !
Une personne sans grande estime d’elle-même aura plus tendance à être affectée par des critiques au point de croire qu’elles sont vraies. Le comportement d’un jour ne nous définit pas. Un mauvais match ne fait pas un mauvais joueur.
6. Notre esprit créatif
Notre esprit créatif réside dans notre capacité à créer ou anticiper des scénarios et d’y croire. Ces projections futures peuvent provoquer des désillusions.
En effet, si vous vous focalisez trop sur le passé ou le futur, le risque est de passer à côté du moment présent. En se situant soit avant, soit après vous risquez de vous déconnecter de la réalité et elle peut devenir perturbante si elle ne colle pas au scénario que vous imaginiez.
La clé est de rester focaliser sur le moment présent.
Conclusion évidente : Nous avons tous un mental
Si vous reprenez tous les éléments vus plus haut, vous réalisez bien que nous avons tous un mental. Tout le monde est capable de croire à des choses, de revivre des expériences, de penser, de ressentir des émotions, d’avoir une estime de soi et d’imaginer des scénarios.
Donc, quand on dit de vous que vous n’avez pas de mental c’est faux !
Le mental est un élément qui se construit et de déconstruit perpétuellement chez chacun d’entre nous. Il peut nous bloquer ou nous pousser à réaliser de grandes choses.
Le travail du coach consiste à identifier les blocages et de vous en libérer grâce à vos ressources.
L’image du champion qui ne doute jamais, véhiculée constamment par les médias, est purement marketing. Sachez que nous avons tous un potentiel de champion pour réussir nos vies. Alors au boulot !
Rôle du coach ou du préparateur mental
Comme vous l’avez compris, le coach n’est pas un vendeur de rêve. Son rôle n’est pas, non plus, de vous couper de toute émotion pour que vous puissiez venir une machine de guerre insensible.
Au contraire, il vous poussera à vous questionner sur vous, à identifier vos croyances limitantes, vos messages contraignantes et à aller chercher vos ressources dont vous soupçonnez à peine l’existence.
L’idée sera donc de vous appuyer davantage sur vos ressources, d’apprendre à mieux vous connaître, de vous comprendre et finalement d’être en paix avec vous-même.
Le coach doit vous rendre autonome et vous transmettre l’apprentissage et la compréhension de soi. L’objectif n’est en aucun cas que vous deveniez dépendant de lui.